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L’avènement du numérique a transformé les actions et les modes d’intervention en médiation culturelle. L’avalanche de colloques et d’événements interrogeant le rôle du numérique en ce domaine depuis quelques années le démontre amplement. C’est pourquoi l’Université du Québec à Trois-Rivières, le Centre de recherche interuniversitaire de recherche sur la littérature et la culture québécoise, et trois regroupements ralliant les arts de la scène au Québec, soit le Conseil québécois du théâtre (CQT), le Regroupement québécois de la danse (RQD) et En piste (EP), regroupement en arts du cirque, ont formé un partenariat et développé ensemble un projet de recherche soucieux de soutenir la consolidation et le développement du public des arts de la scène destinés tant aux publics adulte que jeunesse par le biais de divers moyens offerts par les technologies de l’information et de la communication.

Dans le contexte de la crise liées à la COVID-19, En Piste, regroupement national des arts du cirque, considère que la représentation des intérêts du secteur des arts du cirque est fondamentale pour l’appuyer dans cette crise sans précédent. C’est pourquoi il a réalisé une enquête afin d’évaluer les répercussions de la crise et ses effets sur les organismes, les artistes et les travailleurs autonomes. Les résultats permettent de démontrer les conséquences de cette crise sur l’avenir du secteur des arts du cirque.

Cette enquête a été réalisée en collaboration avec Simon Bastien. Titulaire d’une maîtrise en sciences de la gestion à HEC Montréal et consultant en gestion depuis plus de 30 ans, M. Bastien a assumé la gestion de plus de 800 projets, principalement dans les domaines de la planifications stratégiques, des études économiques, de la recherche marketing et de la gestion de la qualité.

Le secteur des arts du cirque au Québec est une référence mondiale dans son domaine et dispose d’atouts solides qui ne demandent qu’à être davantage reconnus, soutenus et consolidés afin de valoriser et de faire rayonner davantage sa
créativité, ses talents et son expertise.

Au-delà de la grande contribution du cirque au développement culturel, social et identitaire, son apport à l’économie culturelle est sous-estimé et sous-financé.

Voici les demandes :

1. Augmenter le budget du ministère de la Culture et des Communications d’une somme récurrente de 2,5 M$ pour soutenir la mise en œuvre de la filière de formation en arts du cirque et financer les organismes œuvrant en cirque social dans le programme PAFOFA. Cette mesure serait complémentaire aux travaux de développement de la filière présentement en cours, pour laquelle le gouvernement du Québec a investi 1 M$.

2. Pour maintenir le positionnement international du secteur et sa capacité d’innovation, hausser le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) d’une somme récurrente de 10 M$ afin de hausser l’aide à la création, à la coproduction, à la diffusion, aux tournées, au soutien entrepreneurial, au développement
numérique ainsi qu’au soutien à la mission des organismes. Cette hausse permettrait aussi d’assurer l’implantation de la mesure de protection à la CNESST et d’améliorer les conditions des artistes et des travailleurs.

3. Prévoir que les crédits d’impôt à la SODEC dédiés aux arts d’interprétation accordent les mêmes exemptions que dans les autres secteurs (jeu vidéo, du cinéma).

4. Développer un programme d’aide à l’immobilisation pour la mise à niveau ou le développement de nouvelles infrastructures et d’équipements spécialisés en art du cirque, en formation, en création et en diffusion. Si possible, s’assurer que tout nouveau projet de rénovation ou de construction de salle de spectacles puisse
accueillir les spectacles de cirque.

The Estates General were an excellent opportunity for the community to exchange views, rally its forces and develop a united voice on the major issues of development, creation, production and presentation in order to assess the current situation of circus arts and the sector’s future. There were two parts to the event. On the first day, participants were consulted during workshops, which made it possible to identify the trends and challenges of the development of circus arts, as well as measures to be taken to meet these challenges. The results of these consultations were presented on the second day to various political and cultural representatives and members of En Piste. In light of the results from the 2007 Estates General and in order to gain full recognition for the circus arts, En Piste, with the support of its 300 members from across the circus sector, wanted to record the common concerns expressed by the community at the Estates General. Everybody wants these views to be heard in order to ensure that this unique sector continues to thrive.
Armed with this tool, En Piste will continue its efforts to promote and increase awareness of the circus arts, to raise its profile with politicians and decision-making authorities, to increase funding, and to position the circus arts in the arts and culture landscape of Quebec and Canada.

UN MILIEU EFFERVESCENT!
Depuis le début des années 80, seulement au Québec, les arts de la piste ont donné naissance à des centaines d’artistes, à une quarantaine de compagnies, à un lieu de diffusion spécialisé, à une vingtaine d’écoles de niveau professionnel, préparatoire ou de loisirs, à des organismes d’intervention sociale, à des festivals et à un regroupement réunissant près de 300 artistes et professionnels. Dans un contexte où la croissance des arts du cirque est maintenant devenue un phénomène mondial, et où l’on voit l’émergence d’une forte concurrence, l’existence, la réalité et la diversité des arts du cirque d’ici doivent être pleinement reconnues. Le secteur doit également être adéquatement soutenu, afin qu’il puisse conserver sa richesse et son dynamisme. Nos artistes et nos compagnies de cirque continuent d’être parmi les grands ambassadeurs de notre culture et constituent l’une des plus grandes fiertés et l’un des plus grands facteurs de rayonnement pour notre pays : le Cirque Éloize fait un malheur en Suisse, les 7 doigts de la main triomphent à Londres, et le Cirque du Soleil accumule succès et gloire partout sur la planète. Même chez nous, la TOHU fait salle comble, et on se réjouit de revoir Saltimbanco à Montréal. Et la relève se prépare : outre l’existence à Montréal de l’École nationale de cirque, l’une des plus grandes écoles de cirque au monde, 15 000 jeunes fréquentent chaque année l’École de cirque de Verdun, et 1 200 jeunes fréquentent l’École de cirque de Québec chaque semaine. Cette effervescence se traduit aussi chez le public, qui de plus en plus réclame des spectacles de cirque que l’on peine à leur offrir, faute de moyens suffisants pour faire tourner nos compagnies à travers la province et le pays.

RECONNAISSANCE NÉCESSAIRE
Il s’agit là d’enjeux majeurs pour les arts du cirque, qui en ce moment ne sont reconnus comme discipline artistique à part entière qu’au niveau provincial, par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Un travail de fond a été entamé avec le Conseil des arts de Montréal (CAM) et avec le Conseil des arts du Canada (CAC) pour qu’ils emboîtent le pas de leur vis-à-vis provincial. Le secteur des arts du cirque requiert des leviers de consolidation et de développement permettant de lui donner un nouvel élan et d’assurer à la fois sa diversité et sa pérennité. Ces leviers souhaités doivent également intervenir sur plusieurs plans : pour le déploiement des arts du cirque dans leur globalité, en soutien au fonctionnement des organisations, ainsi que dans les étapes spécifiques de la création, de la production et de la diffusion. En regard de la situation actuelle et des succès remportés par le milieu des arts du cirque, malgré le criant manque de moyens à sa disposition, nous sommes confiants que nos partenaires publics reconnaîtront l’incontournable nécessité d’aller de l’avant avec un soutien adéquat pour le milieu des arts du cirque pour qu’il puisse continuer à grandir et à rayonner à son plein potentiel. En Piste, le Regroupement national des arts du cirque, représente plus de 300 professionnels : artistes, formateurs, organismes et diffuseurs. [résumé de l'éditeur]