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Cet article vise à analyser le degré de segmentation et de durcissement du système d’emploi artistique en France en étudiant le cas de la danse et du cirque. À partir d’une répartition fondée sur le volume et la structure d’activité, il s’agit de saisir des conditions d’appartenance à un «noyau professionnel » , ainsi que ses effets sur le maintien en activité. Les données issues des bases AEM et DUS de Pôle Emploi sont mobilisées à ces fins. Elles permettent, pour la période 2006-2016, de traiter exhaustivement les 8.5 millions contrats de travail renvoyant aux 100 000
individus ayant eu une activité dans l’un des deux domaines artistiques retenus. Dans les deux cas, mais suivant des proportions et des rythmes variables, il est constaté un durcissement des conditions d’emploi et des conditions d’accès au segment des artistes susceptibles de bénéficier du régime de l’intermittence du spectacle. Parallèlement, l’éviction des prétendants à l’entrée sur ces deux marchés du travail tend à s’intensifier.

The aim of this article is to analyse the degree of segmentation and restriction within the French artistic jobs system by studying the example of dance and circus arts. On the basis of the distribution of job structure and volume of work, it investigates the conditions of inclusion within a “professional core”, including the associated effects on continued activity. We use data from Pôle Emploi relating to monthly employer statements (AEM) and single simplified declarations (DUS). These data allow us to exhaustively process the 8.5 million employment contracts for the 100,000 individuals who worked in one of the two selected artistic fields during the 2006-2016 period. In both fields, albeit in varying proportions and at varying rates, we see more restrictive conditions of employment and access to the segment of artists likely to benefit from the “ intermittent” status, an
unemployment benefit system specific to artistic workers due to the irregular nature of their work. And yet, trends show that potential workers are being increasingly excluded from these two labour markets.