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Des couches de textes, de temps, se sont déposées. Le processus de recherche, balisé par une multiplicité d’instants d’écriture, a donné lieu à une accumulation de saisies du présent. Des présents sédimentés sont devenus des fragments du passé ou des projets de futur. La cohabitation de différentes temporalités repose sur un équilibre instable : entre un temps qui se déroule en suivant une trajectoire et une multiplicité d’autres temps qui interfèrent, se superposent, se juxtaposent : le présent de la réflexion, de la relecture, l’instant retenu dans un témoignage ou dans une trace, les temps des voix des autres, les digressions. Partie en quête d’un présent à saisir, à capturer, à réactiver, j’ai écrit dans le vertige, en m’appuyant sur l’incessant flux du temps, en le vivant avec intensité, comme une danseuse qui embrasse l’instabilité de l’instant pour risquer des nouveaux déséquilibres. Ce présent est devenu une matière vivante, une réserve infinie d’élans.