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ETUDES, GUIDES ET RAPPORTS

L’insertion sociale des jeunes à l’emploi : le cas de la TOHU à Montréal

Angulo Baudin, Wilfredo ; Mendell, Maguerite
Montréal : Les Cahiers du CRISES (Centre de recherche sur les innovations sociales ) - Université du Québec à Montréal, 2015

Saint-Michel appartient au groupe des quartiers montréalais affectés par les impacts négatifs découlant du processus de la mondialisation de l’économie et du déclin du fordisme, ce qui se traduit par l’approfondissement des inégalités et des fractures territoriales et sociales. Ces espaces en marge de l’essor économique, et victimes d’une cohésion sociale brisée, sont des « quartiers orphelins » (Fontan et al., 2003), c’est?à?dire des quartiers laissés à eux?mêmes en période de profondes mutations économiques et sociales menant ainsi à leur dévitalisation (Trudelle et al., 2011). Pour contrer cette situation de perte de qualité de vie, les acteurs se mobilisent pour trouver des réponses et des solutions, et c’est ainsi que des initiatives locales de reconversion apparaissent. C’est en particulier le cas de La Tohu dans le quartier Saint-Michel, institution culturelle d’économie sociale ouvert implantée dans le quartier depuis 2004, qui a orienté sa mission vers la revitalisation urbaine dans cet espace marginalisé, tout en utilisant le levier de la culture. Pour atteindre son objectif de revitalisation urbaine, La Tohu développe plusieurs programmes d’insertion sociale des jeunes à l’emploi, une stratégie amplement utilisée au Québec et au Canada qui rend des bénéfices socioéconomiques tangibles à la société.

La recherche a examinée quel était « le retour social de l’investissement » des entreprises d’économie. Il s’agit d’une étude pancanadienne ; les autres régions vont se poser la même question. La recherche a été réalisée en partenariat entre les praticiens de la Tohu et les universitaires, les paramètres de l’étude ont été définis conjointement avec des représentants de La Tohu, notamment en ce qui concerne : la problématique, les objectifs, la méthodologie, les enjeux et la population ciblée.
L’étude est fondée sur l’utilisation d’une méthode qualitative et, pour cela, nous avons réalisé 18 entrevues semi-dirigées. Les résultats de la recherche ont validé les hypothèses que nous avons formulées pour l’étude, c’est-à-dire :
a) le projet culturel de La Tohu et sa mise en oeuvre, accompagnée des pratiques de bonne gouvernance, ont eu des effets structurants dans la revitalisation urbaine dans le quartier Saint-Michel ;
b) les personnes qui ont participé aux programmes d’insertion sociale ont été suffisamment outillées pour s’en sortir et, actuellement, ils occupent un poste de travail ou sont aux études ;
c) les effets du retour social de l’investissement des programmes d’insertion à l’emploi mis en place à La Tohu dépassent les bénéficiaires directs pour impacter les gestionnaires, l’organisation, le quartier et la société dans son ensemble et
d) La Tohu est une organisation capable de créer les conditions propices pour stimuler la créativité de ses employés et accomplir sa mission.

La présente recherche a permis d’identifier des indicateurs du retour social de l’investissement des programmes d’insertion des jeunes à l’emploi. Avec le constat que les programmes ont donné des avantages directs pour les jeunes participants et des effets positifs pour la société et à la revitalisation urbaine du quartier Saint-Michel. Le fait d’avoir calculé l’impact socioéconomique et le retour social de l’investissement nous a permis de constater que les ressources investies par l’État dans les programmes d’insertion des jeunes à l’emploi, loin de représenter un fardeau fiscal pour les différents paliers du gouvernement, au contraire contribuent à la croissance économique et à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. L’appui gouvernemental à ce type de programme est un investissement dans l’avenir de la société québécoise. [résumé de l'auteur]
Saint-Michel appartient au groupe des quartiers montréalais affectés par les impacts négatifs découlant du processus de la mondialisation de l’économie et du déclin du fordisme, ce qui se traduit par l’approfondissement des inégalités et des fractures territoriales et sociales. Ces espaces en marge de l’essor économique, et victimes d’une cohésion sociale brisée, sont des « quartiers orphelins » (Fontan et al., 2003), c’est?à?dire des quartiers ...


Cote : ORGA-221-TOH

  • Ex. 1 — Consultation sur place
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ETUDES, GUIDES ET RAPPORTS

Social inclusion of young people in the labor market : the case of La TOHU in Montreal

Angulo Baudin, Wilfredo ; Mendell, Maguerite
Montréal : Les Cahiers du CRISES (Centre de recherche sur les innovations sociales ) - Université du Québec à Montréal, 2015

Saint-Michel belongs to the group of Montreal neighbourhoods affected by the negative impacts of economic globalization and the decline of Fordism, namely greater inequality and territorial and social divides. These neighbourhoods, as spaces on the margins of economic growth and victims of disintegrating social cohesion, are “orphan neighbourhoods” (Fontan et al., 2003), in other words, they are left to their own devices in times of profound social and economic changes, leading to their devitalization (Trudelle et al., 2011). To combat this loss of quality of life, actors are mobilizing to find answers and solutions, giving rise to local redevelopment initiatives. One such initiative is la Tohu, an open, social economy cultural institution in the Saint-Michel neighbourhood of Montreal. Established in in 2004, its mission was to contributed to urban revitalization of this marginalized community by creating an innovative cultural space. To achieve its goal of urban renewal, La Tohu developed a number of employment and social inclusion programs for youth, a strategy that, widely used in Quebec and in Canada, has tangible socioeconomic benefits for society. Researchers are exploring the “social return on investment” of social economy enterprises in a variety of ways using different methodologies. Our study is part of a pan-Canadian project funded by the SSHRC, and similar studies on the social return on investment have been conducted across the country. This study as carried out in a partnership between la Tohu and Concordia University. The research objectives, parameters and methodolology were defined with La Tohu. This study is based on qualitative methodology and involved 18 semi-structured interviews.

The research results validated our hypotheses, namely:
a) The cultural project of La Tohu and its implementation, together with good governance practices, has had structural impacts on the urban revitalization in the Saint-Michel neighbourhood;
b) The young people who participated in the integration programs acquired sufficient skills to improve their situation and currently hold a job or are students or student employees;
c) The social return on investment of youth employment programs established at la Tohu extends beyond the direct beneficiaries and has significanat impact on the managers, the organization, the neighbourhood and society as a whole; and
d) la Tohu is an organization capable of establishing the conditions to stimulate creativity among its employees and to fulfill its mission.

This research identifies indicators of the social return on investment of youth employment programs. We observed that these programs have direct benefits for the young participants as well as positive effects on society and the urban revitalization of Saint-Michel neighbourhood. Our calculation of the socioeconomic impact and social return on investment demonstrates that the resources invested by the government in employment integration programs for young people, far from representing a tax burden for the various levels of government, on the contrary contribute to economic growth and to improving citizens’ quality of life. Government support for this type of program is an investment in the future of Quebec society. [author summary]
Saint-Michel belongs to the group of Montreal neighbourhoods affected by the negative impacts of economic globalization and the decline of Fordism, namely greater inequality and territorial and social divides. These neighbourhoods, as spaces on the margins of economic growth and victims of disintegrating social cohesion, are “orphan neighbourhoods” (Fontan et al., 2003), in other words, they are left to their own devices in times of profound ...


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