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Plus amoureux que jamais, Steve et sa belle Roxanne se retrouvent dans le cadre enchanteur d'un lac et d'un chalet isolé des Laurentides, dont le propriétaire, un certain M. Svonok, est décédé depuis peu. Avec Mathieu et Maude, les deux autres membres du Club des cadavres exquis, ils ont été engagés par les héritiers afin de retaper la propriété, qui sera mise en vente. Or, les phénomènes étranges se multiplient depuis leur arrivée: le reflet d'un chalet, semblant répondre au leur, trouble sporadiquement l'obscurité de la nuit tandis que de vieux objets (dont la Studebaker remisée dans le garage) éveillent subitement leurs souvenirs d'enfance tout en bouleversant leur perception du temps qui passe. Y aurait-il un lien avec la passion du défunt pour les horloges et les nombreux traités scientifiques russes jonchant les bibliothèques? Svonok aurait-il découvert un moyen de voyager dans le temps? Et si un exercice d'écriture automatique permettait de faire la lumière sur tout cela? -- Reposant sur une intéressante mise en abyme, ce roman exploite avec originalité les passions des adolescents, non seulement pour la science-fiction et les voitures, mais également l'horreur, avec laquelle l'auteur flirte sans jamais y succomber. C'est avec un plaisir toujours égalé que l'on retrouve les protagonistes, vifs et intelligents, dans ce cinquième opus de leurs aventures, moins sombre que les précédents titres de la série, mais toujours mené de main de maître, interrogeant notre relation au temps tout en dévoilant les beautés et plaisirs que procurent la lecture et l'écriture. Chapeau! [SDM]

Impatient que la cérémonie funéraire de son oncle, un ancien chanteur country, s'achève, Steve découvre au sous-sol de l'église des statues de saints catholiques suspendues tête en bas ainsi que des pyramides de crânes humains. Le père Francke, un prêtre doucereux au physique culturiste, l'y surprend et l'invite à assister au vernissage de l'exposition d'un artiste aux oeuvres morbides, multipliant les ossements et les martyrs religieux. Mais ce prédicateur charismatique de la paroisse, ayant un succès foudroyant auprès des dames, ne plaît guère à Steve qui se confie à Roxanne et entreprend avec ses amis d'en savoir plus sur cet artiste gothique et satanique... -- Un bon suspense, louvoyant entre le fantastique et le délire religieux vaudou, mettant en scène des personnages typés, réalistes et attachants qu'on aime retrouver dans des univers à la frontière du réel. [SDM]

Un raton-laveur mort est retrouvé devant le B-2201. C'est dans ce local que se retrouvent les membres de Cadavre exquis, un groupe littéraire d'élèves s'intéressant au roman d'horreur, qu'encadre monsieur Vinet. À la réunion suivante, Maude, Mathieu, Roxane et Steve découvrent avec dégoût une seconde carcasse qui leur confirme que quelqu'un cherche bien à les effrayer. Jérôme, le gothique de la classe, est aussitôt soupçonné. Ce dernier porte un culte étrange à la déesse Sekhmet, la réincarnation d'une reine égyptienne. Après les avoir conviés à une rencontre initiatique chez cette "dame des messagers de la mort", le frêle jeune homme cadavérique, arborant des dents jaunes et noires, se retire dans son château de banlieue... -- Un bon suspense avec des personnages typés, réalistes et attachants qu'on aime retrouver dans des univers à la frontière du réel.[SDM]

Steve flirte à nouveau avec la fiction. Dans cette suite de «La piste sauvage», il écrit le premier chapitre de son nouveau roman d'horreur qu'il fait lire à son professeur de français monsieur Vinet et à Patricia sa fidèle complice. L'adolescent s'inspire abondamment de son entourage mais omet de changer les noms de ses proches dont celui du directeur vers qui son personnage principal pointe un fusil. Le manuscrit tombe malheureusement entre les mains de ce dernier qui prend des mesures disciplinaires devant l'imagination meurtrière de son élève: "Tu n'aurais pas pu écrire ton texte si ces idées ne t'avaient jamais traversé la tête". (p.65) Steve se retrouve suspendu de classes pour deux semaines, emmené en Centre jeunesse pour un diagnostic inquiétant commis par un psychiatre qu'il n'a jamais rencontré, accusé de menaces de mort et devant subir un procès. -- Que le jeune auteur soit enfermé pour avoir commis un texte de fiction et que celui-ci serve à l'accuser sans examen médical n'est pas plausible dans un contexte québécois. Cette maladresse provient probablement de la jeunesse de l'apprenti écrivain dont François Gravel invente la parole. Le roman a toutefois le mérite de discuter du droit à la liberté d'écriture, à son processus, et expose certains mécanismes psychologiques (catharsis, déplacement) et troubles de personnalités ainsi qu'il soumet un triste constat des injustices que peuvent parfois subir de jeunes contrevenants. [SDM : Louise Magistry]