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Centre National de la Recherche Scientifique. Équipe "Théâtre moderne" ; Amiard-Chevrel, Claudine
Lausanne : L'Âge d'homme, 1983
1890-1930. De jeunes écrivains et artistes de théâtre cherchent des formes nouvelles, destructrices des modes d’expression sclérosés d’une société qu’ils répudient. Leur quêtes les conduit à tout spectacle qui enfonce un coin dans l’édifice réprouvé du théâtre établi, enfermé dans la psychologie et l’exaltation du Moi individuel. La vie moderne, fille de la lumière électrique de la grande ville et du rythme des machines, a soif d’autres sucs ; l’homme, parcelle d’une collectivité créatrice, doit s’affirmer d’autre manière. Tout spectacle présent ou passé, proche ou lointain, justifie leur démarche et nourrit leurs essais pourvu qu’il soit aimé et compris du peuple. Théâtres orientaux, commedia dell’arte, tréteau et théâtre de foire, cirque et variétés (jusqu’à l’imagerie des colporteurs), cinéma enfin, apportent aux hommes de théâtre la sève dont ils ont besoin : provocation, libération, imagination.
Les variétés et le cirque tiennent une place de choix parmi les arts du spectacle appelés à régénérer le théâtre. Nés avec la grande cité industrielle ou épanouis en elle, fréquentés par toutes les couches de la société, ces spectacles composites, rythmés, réglés minutieusement, brisent la logique et la psychologie, heurtent le « bon goût », sont exclus des catégories artistiques. Le cirque exalte le travail bien fait et rigoureux, la responsabilité et l’audace, la beauté et la malléabilité du corps entraîné, le rire énorme du clown. Les variétés font triompher la lumière et le rythme, et parfois la chanson. Ce sont tous des principes dont s’empare le théâtre. Avec des procédés disparates, l’écriture dramatique d’abord fait référence au cirque et aux variétés dès les dernières années du XIXe siècle avec Alfred Jarry et Wedekind, puis continue à travers Maïakovski, Schwitters, et jusqu’à Brecht. À la dislocation de la construction dramatique et à la libération totale du verbe, répondent la maîtrise et l’expressivité du corps, les structures géométriques de l’espace scénique, les jeux de lumière et de couleur. Cirque tragique et féroce de l’Allemagne wilhelminienne et weimarienne, satire joyeuse et atmosphère de fête de la jeune Russie soviétique, abstraction au Bauhaus, charme et gaieté discrets dans la France de l’entre-deux-guerres, chaque artiste témoigne à sa manière des bouleversements fondamentaux de son pays et de son époque. La subversion des formes théâtrales par le cirque et les variétés entreprit d’ouvrir le théâtre à un public neuf et d’exprimer les pulsions profondes d’un monde en mutation ; elle a brisé les dogmes théâtraux et tracé le chemin à l’art scénique de notre temps.
[résumé de l'éditeur]
1890-1930. De jeunes écrivains et artistes de théâtre cherchent des formes nouvelles, destructrices des modes d’expression sclérosés d’une société qu’ils répudient. Leur quêtes les conduit à tout spectacle qui enfonce un coin dans l’édifice réprouvé du théâtre établi, enfermé dans la psychologie et l’exaltation du Moi individuel. La vie moderne, fille de la lumière électrique de la grande ville et du rythme des machines, a soif d’autres sucs ; ...
Cote : 792.094 A516c 1983
- Ex. 1 —
disponible
- Ex. 2 —
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