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Goudard, Philippe
Vic-de-la Gardiole : L'Entretemps, 2005
J’ai voulu dans cette pièce, peut être parce que ma formation et mon parcours m’ont conduit aussi souvent dans le sable que sur les planches, mêler invention burlesque, scénarios issus d’improvisations, écriture scénique et littéraire, jeu clownesque, théâtre et cirque.
Aussi sa composition m’a permis d’inviter plusieurs auteurs à enrichir le canevas initial. Elle emprunte quelques séquences au répertoire clownesque de Maripaule B. et moi-même, Marion Aubert, m’a écrit une sorte de portrait imaginaire qui encadre le spectacle comme deux petites cariatides baroques. Yves Gourmelon, qui a écrit quelques phrases loufoques, m’a conseillé d’emprunter aussi à un auteur disparu, Daniil Harms, l’ossature textuelle de quelques séquences. Avant d’être éliminé par Staline comme de nombreux autres écrivains, Harms a laissé une œuvre époustouflante, absolument irrécupérable, d’un comique brutal qui ne pouvait pas être supporté par ce régime aveugle. Des bribes de textes de Meyerhold ponctuent le spectacle. La chanson “En attendant Goudard” a été écrite et composée pour le spectacle par Michel Arbatz, ainsi que le texte “L’Œuf”...
Il est singulier d’entendre et de voir ces canevas, ces lazzi, ces écritures scéniques et ces textes d’origines si diverses, entretenir ensemble d’étonnantes résonances qui les rendent familiers les uns aux autres... comme les numéros d’un programme de cirque.
Le processus de création au cirque : un état des lieux :
Longtemps le cirque n’a été envisagé que comme un spectacle de variétés, terme qui rend parfaitement compte de son caractère composite, mais privilégie son caractère divertissant.
Les travaux des historiens permettent une compréhension de la genèse et de l’évolution des formes du cirque. Les artistes et les poètes sensibles à cet univers, ont porté leur regard sur son esthétique. Charles Baudelaire, Jean Cocteau, Jean Genet, Charles Ferdinand Ramuz, entre autres, l’avaient déjà salué comme un art, et les auteurs et compositeurs dramatiques reconnu ses œuvres. Et quand, y a quelques décennies, en France, la tutelle du cirque fut transférée du ministère de l’Agriculture à celui de la Culture, le cirque devint alors pour la République, l’Art du cirque.
Cette décision d’État, la reconnaissance institutionnelle et le soutien qui suivirent, firent apparaître autour des pistes des mots jusqu’alors réservés aux beaux-arts : auteur, œuvre, écriture... Une terminologie qui mérite aujourd’hui un état des lieux.
Quelle est l’organisation formelle d’un spectacle et comment s’articulent ses composantes ? Les arts du cirque sont-ils producteurs de sens ? Quelles sont les spécificités des compositions proposées ?
Les arts du cirque sont composites, et cela rend difficile une approche exhaustive de l’architecture, de la scénographie, des dispositifs scéniques, ainsi que des composantes, de la composition et de la lecture des œuvres.
C’est pourquoi j’ai choisi ici une approche qui, partant de l’intime de la prouesse vers l’espace du dispositif scénique, fondée sur la pratique artistique et l’expérience du métier, tente de répondre à des questions simples : que fait un artiste lorsqu’il travaille, à quoi consacre-t-il son talent ? Quels concepts et stratégies utilise-t-il, depuis l’apprentissage d’une technique jusqu’à la fabrication d’un spectacle ? Quelles-sont les disciplines pratiquées, les gestes et les outils du métier ?
Une approche physiologique esquisse les mécanismes intimes de la prouesse et de sa réception par le spectateur. [Présentation de l'auteur ]
J’ai voulu dans cette pièce, peut être parce que ma formation et mon parcours m’ont conduit aussi souvent dans le sable que sur les planches, mêler invention burlesque, scénarios issus d’improvisations, écriture scénique et littéraire, jeu clownesque, théâtre et cirque.
Aussi sa composition m’a permis d’inviter plusieurs auteurs à enrichir le canevas initial. Elle emprunte quelques séquences au répertoire clownesque de Maripaule B. et moi-même, ...
Cote : 791.330 922 44 G688a 2005