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MEMOIRES ET THESES
Sauvage, Laurent
Montréal, 2024
Cette thèse interroge le rôle de la culture dans des formes émergentes de développement local construites sur l’usage des territoires (les communs) et la qualité des milieux de vie (le buen vivir). Plus particulièrement, nous nous intéressons à la contribution des communs culturels territoriaux dans la revitalisation de territoires marginalisés. Comment les ressources culturelles d’un territoire peuvent générer des communs mis à profit d’un processus de développement local ? Telle est la question à laquellecette recherche veut apporter réponses.
Pour ce faire, nous avons étudié le cas du quartier Saint-Michel à Montréal. En réponse aux difficultés socioéconomiques, en lien avec sa désindustrialisation, auxquelles il doit faire face, ce territoire s’est engagé, depuis les années 2000, dans un vaste chantier de revitalisation urbaine intégrée. La présence d’un cluster des arts du cirque a contribué à mettre l’action culturelle au cœur des stratégies de développement du quartier. Cela a conduit à l’émergence d’une instance originale de concertation culturelle rattachée à la table de quartier Vivre Saint-Michel en Santé.
Appuyée sur une abondante documentation, notre thèse montre que cette table de concertation culturelle constitue un commun culturel, soit une forme institutionnalisée de gouvernance communautaire, permettant, la création, le partage et la préservation d’un large spectre de ressources culturelles. Ce commun réunit acteurs culturels, communautaires, administratifs, citoyens et citoyennes. L’action collective entreprise en son sein contribue à développer le capital social et humain de ses membres, leur permettant d’acquérir collectivement des expertises culturelles, sociales et territoriales mises à profit de la création d’initiatives culturelles répondant aux attentes et aux besoins des habitant.e.s du quartier. Ce faisant, elle devient un outil d’empowerment collectif. Par ailleurs, elle facilite la mobilisation du milieu autour des initiatives culturelles élaborées par les membres, et permet la coconstruction de plusieurs activités qui contribuent à nourrir le capital socioterritorial du quartier. Ce commun constitue un cadre cognitif permettant de faire émerger une vision commune du rôle de la culture dans la transformation du quartier. Cette vision sert non seulement à façonner les initiatives élaborées collectivement au sein de l’instance, mais elle permet, en outre, d’orienter l’action individuelle des membres dans un sens collectivement avantageux et désiré. L’analyse institutionnaliste de cette instance met en évidence ses modes de fonctionnement et pointe vers l’émergence d’une gouvernance polycentrique et communaliste des dynamiques culturelles du territoire dans laquelle les citoyens acquièrent la capacité collective d’exercer leurs droits culturels tout en contribuant à enrichir les dimensions symboliques du territoire dans lequel ils vivent.
Cette thèse interroge le rôle de la culture dans des formes émergentes de développement local construites sur l’usage des territoires (les communs) et la qualité des milieux de vie (le buen vivir). Plus particulièrement, nous nous intéressons à la contribution des communs culturels territoriaux dans la revitalisation de territoires marginalisés. Comment les ressources culturelles d’un territoire peuvent générer des communs mis à profit d’un ...