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LIVRES
Lever, Maurice
Paris : Fayard, 1983
D’abord authentique débile mental, objet de collection des ménageries royales, le Fou de cour devient, au fil des siècles, le double du roi, sa contrefaçon grotesque.
Somptueusement entretenu, il assume la lourde tâche d’égayer le souverain en l’arrachant, sous l’effet du rire, à l’hystérie de la puissance, pour le réintégrer dans l’humanité vraie. Sans cesse à ses côtés, il le traite en intime, le tutoie, le critique, le conseille, le persifle. En toute impunité. Mais surtout – privilège inouï –, il a seul le droit de lui dire la vérité. Il est l’envers du pouvoir, le lieu de l’irrévérence et du désordre, c’est-à-dire aussi le lieu de la fête, avec ses turbulences et ses dérèglements, où se défoulent le pulsions de violence.
C’est l’histoire à la fois mythique et réelle de ces bouffons que Maurice Lever fait revivre, tout en s’attachant à leur signification symbolique. Des Saturnales de l’Antiquité à la candidature de Coluche, en passant par la Fête des fous, la Mère folle de Dijon, Triboulet, Chicot, Mathurine ..., se déploient des cérémonies aux rites étranges et une galerie de personnages pittoresques qui prouvent, s’il en était besoin, qu’aucune société n’a jamais pu se passer de Perturbateurs.
D’abord authentique débile mental, objet de collection des ménageries royales, le Fou de cour devient, au fil des siècles, le double du roi, sa contrefaçon grotesque.
Somptueusement entretenu, il assume la lourde tâche d’égayer le souverain en l’arrachant, sous l’effet du rire, à l’hystérie de la puissance, pour le réintégrer dans l’humanité vraie. Sans cesse à ses côtés, il le traite en intime, le tutoie, le critique, le conseille, le persifle. ...