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MEMOIRES ET THESES

Les écritures circassiennes : réflexion menée lors d'un stage en communication effectué à CIRCa

Duminy, Adèle ; Buffard, Claude-Henri
Grenoble (France) : Grenoble 3, Université Stendhal, département des Lettres et Arts du Spectacle, 2014

Aux prises avec un processus de légitimation sans cesse renouvelé, le cirque contemporain s'est paré d'un statut artistique et, accessoirement, d'un champ lexical emprunté à la littérature. On parle ainsi volontiers d'« écriture » circassienne, d'« auteurs » de cirque, de regard d'« auteur » porté sur les disciplines circassiennes, etc. Ce phénomène que j'ai d'abord attribué à une exagération langagière, sinon à un usage métaphorique, a ensuite constitué une véritable entrée dans ma modeste tentative de décrypter les caractéristiques propres aux créations circassiennes de manière à affiner mon regard sur elles et être ainsi capable d'en rendre compte par la suite avec le plus de pertinence possible. En effectuant mon stage à CIRCa, pôle national des arts du cirque basé à Auch, j'étais ainsi au cœur d'une terre irriguée par l'émergence de ce jeune art, essentiellement hybride, ce qui ne facilite pas son appréhension. Le présent mémoire s'emploie donc à présenter dans une première partie la structure au sein de laquelle j'ai effectué mon stage et les missions que l'on m'y a confiées dans le domaine de la communication pour ensuite s'attacher à déterminer ce que l'on entend par « écriture » dans les arts du cirque. Lesquels sont le langage du corps et du mouvement par excellence. Existe-t-il réellement une écriture qui soit propre aux arts du cirque ? Et surtout comment lire cette écriture et en rendre compte ? Pour répondre à ces questions, j'ai d'abord tenté de définir la notion d'écriture circassienne, en déterminant ses caractéristiques, ses récurrences. Il en ressort que ces écritures sont plurielles et que néanmoins le terme d'écriture ne paraît pas abusif puisque les créations circassiennes, les plus abouties bien entendu, permettent aux artistes de délivrer aux spectateurs leur point de vue sur le monde ou du moins sur leur propre monde, puisqu'on a vu que l'autoréférentialité pouvait être fortement représentée. En outre, ce recensement des écritures circassiennes selon leur modèle de dramaturgie a permis de montrer que l'on pouvait appréhender ces spectacles de façon à infléchir une lecture que l'on réduit souvent à une perception essentiellement émotive. La réception des spectateurs cependant reste difficilement appréciable en cela même qu'elle fait rarement l'objet d'études approfondies mais aussi parce qu'elle émane d'un public lui aussi pluriel dont il s'agit encore d'éduquer le goût. C'est à cet endroit qu'interviennent communicants et journalistes qui tous deux, dans des proportions différentes, ont un rôle à jouer dans la compréhension et la reconnaissance de ces diverses écritures circassiennes. On a pu suggérer, en se défiant de toute forme de moralisme, qu'il serait d'abord souhaitable pour eux d'en percevoir les lignes directrices et l'originalité de manière à pouvoir, si nécessaire, prendre de la distance vis-à-vis des dossiers des compagnies qui convoquent une écriture dont les enjeux de séduction peuvent brouiller quelque peu la transparence des intentions et la véritable nature des écritures créatives à l’œuvre. Il paraît donc important pour le communicant comme pour le journaliste critique prenant pour objet le cirque contemporain de fréquenter abondamment les spectacles bien sûr mais aussi d'effectuer un travail de veille se fondant sur la lecture théorique émanant des spécialistes et des artistes eux-mêmes, soucieux de conserver une trace de leur travail. Cette littérature, de plus en plus abondante, fournit un bagage précieux, bien que disparate, et atteste du fait que l'écriture circassienne peut ne pas être de lecture immédiate et demander par là même un véritable accompagnement. [résumé de l'éditeur]
Aux prises avec un processus de légitimation sans cesse renouvelé, le cirque contemporain s'est paré d'un statut artistique et, accessoirement, d'un champ lexical emprunté à la littérature. On parle ainsi volontiers d'« écriture » circassienne, d'« auteurs » de cirque, de regard d'« auteur » porté sur les disciplines circassiennes, etc. Ce phénomène que j'ai d'abord attribué à une exagération langagière, sinon à un usage métaphorique, a ensuite ...


Cote : 791.301 D888e 2014

  • Ex. 1 — disponible
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