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Dans « Les Hétérotopies », Foucault se fait l’initiateur d’une science nouvelle : la science des espaces utopiques, des espaces hétérotopiques (il les appelle aussi des « contre-espaces »). S’il s’agit d’« ailleurs »-sans lieu, comment les connaître et les enseigner sinon sur le mode du désir d’y fuir, d’y échapper aux « ici » rudes, massifs, oppressifs. Faute d’aller d’engager un inventaire de ces ailleurs sans lieu, Foucault en énumère un certain nombre. Étrange liste où l’on sent un attrait, une connivence, une convoitise : les jardins, les bateaux, les musées, les bibliothèques, etc. Il entre un étrange enchantement dans cette énumération qui s’inspire secrètement de l’enfance.
Dans « Le corps utopique » rien n’est moins utopique que le corps lui-même, lieu duquel il ne nous est jamais donné de sortir, auquel l’intégralité de l’existence nous condamne. C’est de lui que sont nées et nous sont venues toutes les utopies. Le corps grandi, tatoué, maquillé, masqué forme autant de figures possibles de cette utopie inattendue et paradoxale du corps. Comme la danse (« corps dilaté selon tout un espace qui lui est intérieur et extérieur à la fois »), ou encore la possession… [résumé de l’éditeur]