Le genre au coeur et aux marges des institutions
Auteurs : Garcia, Marie Carmen (Auteur)
Lieu de publication : Lyon, France
Date de publication : 2012
Université : Université Lumière-Lyon 2
Programme d'étude : Sociologie
Cycle d'étude : Maîtrise
Langue : Français
Description : 230 p. ; 28 cm.
Notes : Bibliogr. : p. 209-234
Résumé :
À partir des recherches achevées et de recherches en cours, je propose d'aborder la construction sociale du réel selon trois perspectives qui constituent les trois parties de ce mémoire. La première est constituée de deux chapitres qui ont pour vocation, à travers trois recherches, de situer mes travaux d'un point de vue épistémologique au niveau de la production sociale de la réalité autour de deux questionnements centraux : la « définition provisoire » et les articulations entre recherches féministes et engagements féministes. Il s'agit de traiter la question de la déconstruction/reconstruction des catégories de classement social dans une recherche qui vise à observer « ce qui est construit » tout en évitant de réifier cette réalité dans la procédure de construction de l'objet de recherche. Ce premier temps constitue aussi une occasion d'expliciter mes analyses de la production de l’identité nationale catalane, il est donc prolongé par la mise en perspective de mes investigations sur la création institutionnelle et politique d'un territoire imaginaire : le Pays cathare. Le deuxième temps de ce chapitre est consacré à une réflexion sur la recherche féministe comme « recherche impliquée ». Il prend appui sur les analyses que j'ai menées à propos de mouvements féministes « émergents ». Le questionnement à propos des interférences entre « objet » et « théorie » sociologiques apparaît en effet de manière singulière dans une recherche à propos de militantes « issues de l’immigration » dont les grilles d’analyse du monde social sont à la fois des ressources et des effets de thèses produites en sciences sociales. La mise en perspective d’une problématique féministe dans la recherche féministe me permet, en outre, d’expliciter la place de mes travaux dans la nébuleuse des « études de genre » dont il convient peut-être de rappeler que si elles se définissent parfois (souvent pour des raisons de stratégies institutionnelles) par opposition aux « études féministes », elles en sont un héritage. Cette démarche me permet également d’aborder la question épistémologique cruciale des interrelations entre sociologie et politique (au sens large). La seconde partie du texte constitue le cœur du mémoire. Elle vise à expliciter, d’un point de vue théorique et empirique le tournant que représente dans mon parcours le passage des analyses des politiques publiques comme leviers de constructions d'entités sociales (les « identités collectives ») vers des analyses des configurations de genre à l'intérieur de cadres institutionnels spécifiques. Elle s’attache au genre dans des processus spécifiques d'institution/institutionnalisation. Elle est centrée sur deux recherches consacrées à l'institutionnalisation et à la légitimation culturelle de la danse hip-hop d’une part et du cirque contemporain d’autre part. Il s’agit ici de mettre en évidence les dimensions « genrées » des processus d’institutionnalisation et de légitimation culturelle de pratiques physiques artistiques élaborées dans le contexte politique français des années 1980-2000. La prise en charge institutionnelle de ces pratiques artistiques implique en effet leur définition et leur légitimation culturelles. Cette partie est divisée en trois chapitres. Le premier rend compte du contexte sociopolitique et culturel d'introduction de ces pratiques dans les institutions françaises de la Culture et de l'Éducation. Le second s'attache aux « effets de genre » de cette introduction. Enfin, le troisième est consacré à une analyse fine de la programmation d'activités physiques issues des formes culturelles en question dans les cours d'EPS (Éducation Physique et Sportive). La dernière partie du mémoire prend appui sur une investigation en cours portant sur les relations extraconjugales clandestines durables. Elle pose la question de la construction de configurations amoureuses et sexuelles occultes articulées à l’institution du couple légitime (marié ou en concubinage). Ce fait social met, en effet, profondément en question la notion d’institution en sociologie et ses liens avec les logiques d’institutionnalisation. Comment analyser des relations amoureuses et sexuelles fixées autour de normes sociales, inscrites dans la durée, fondées sur des représentations et des pratiques émanant de l’institution conjugale et mettant celle-ci en péril permanent ? Cette recherche se déploie selon trois axes d’investigation. Le premier propose de vérifier l’hypothèse selon laquelle nous avons affaire à un système social chevillé à l’institution conjugale et qui « fonctionne » de manière clandestine autour des normes et des valeurs traditionnelles du couple. Le second consiste à examiner les configurations de genre qui se construisent dans les relations étudiées. Le troisième vise à analyser les socialisations, les représentations, les modèles de l’amour et de la conjugalité des individus vivant ces relations. [résumé de l'auteur]
Collection : Bibliothèque de l'École nationale de cirque
Localisation : Traitement documentaire B