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ARTICLES DE PERIODIQUES
Perahia, Mathilde
Agôn vol. 9, 2021
Le fait d’échouer est un élément central de la performance de cirque. Ces dernières décades, le cirque a beaucoup évolué et la dramaturgie de la prouesse a cédé le pas à d’autres types d’écriture. À Montréal, certain.e.s artistes développent un cirque humble et proche des arts de la performance. Un cirque où le déformatage esthétique passe par le défaire et le désapprendre, et dans lequel le rater occupe une place centrale. Rater n’est plus ici une nouvelle tentative pour atteindre un objectif défini à l’avance, réaliser une figure préétablie. Rater c’est faire table rase du passé, laisser advenir l’imprévu. Pour beaucoup de ces artistes, formé.e.s et formaté.e.s dans les grandes écoles et compagnies québécoises, pratiquer le ratage engage un processus de mutation. En résonnance avec la pensée d’Halberstam (2011), le refus de la prouesse et de la figure s’érige en non-reproduction des codes du cirque comme système connu et hérité et en non-production des exploits physiques attendus. À partir d’une vision presqu’utopique du rater, entre négation et relation, les artistes créent de nouvelles formes performatives. Sous-tendu par une pensée queer, qui précise cette notion, cet article se base sur l’analyse des travaux de trois artistes et d’un collectif d’une scène montréalaise « alternative » : Andréane Leclerc, Émile Pineault, François Bouvier et Carmagnole, et fait l’hypothèse qu’en donnant des nouveaux rôles et sens au rater, le cirque réussit une fois encore à se réinventer.
Le fait d’échouer est un élément central de la performance de cirque. Ces dernières décades, le cirque a beaucoup évolué et la dramaturgie de la prouesse a cédé le pas à d’autres types d’écriture. À Montréal, certain.e.s artistes développent un cirque humble et proche des arts de la performance. Un cirque où le déformatage esthétique passe par le défaire et le désapprendre, et dans lequel le rater occupe une place centrale. Rater n’est plus ici ...