Documents 

[…] je me suis intéressée dans un premier temps au monde de la formation professionnelle dans le cirque contemporain et ai cherché à comprendre ce qu’allaient chercher de jeunes aspirants à la carrière dans ces institutions. C’est ce que j’expose dans ma première partie consacrée à la formation et au questionnement sur son caractère incontournable dans le paysage actuel.

Ma recherche ayant pour problématique le passage du monde de la formation au monde professionnel, il me paraissait important de mettre à jour les moyens misau point, plus ou moins consciemment parfois, par les écoles pour favoriser l’insertion professionnelle de leurs élèves. C’est ce que l’on retrouve dans la deuxième partie de ce mémoire.

Une fois l’école terminée, c’est au circassien lui-même de mettre en œuvre une certaine stratégie pour s’intégrer dans la profession et pouvoir en vivre. C’est ce que j’ai identifié comme étant les principales
Options qui s’ouvre à lui que je présente dans la troisième partie. Finalement, l’insertion professionnelle ne peut s’observer sans considérer le marché et l’environnement qu’elle concerne. C’est pourquoi dans une dernière partie je fais état des éléments qui, je pense, ne sont pas favorables à l’émergence sur le marché du cirque contemporain à l’heure actuelle, dans l’objectif de mettre l’accent sur des observations qui pourraient peut-être améliorer quelque peu l’intégration des jeunes générations. [résumé de l'auteur]

Qu’est-ce que le « nouveau cirque »? Cet art porte-t-il l’empreinte d’une époque articulière ? Est-il le reflet d’une période révolue ou parle-t-on encore aujourd’hui de « nouveau cirque » pour des créations actuelles ? Comment se définit-il par rapport au cirque dit traditionnel ? Par opposition ou par référence ? En quoi se démarque-t-il de cette forme classique et par quels moyens procède-t-il à une cure de jouvence ? De quelles ressources le Nouveau cirque s’alimente-t-il pour réinventer une discipline ancestrale et comment se les réapproprie-t-il ?

Pour tenter d’apporter une réponse à cette question générale, il s’agira dans un premier temps de définir le contexte socio-économique d’apparition de cette nouvelle forme de spectacle vivant et de répertorier les artistes considérés comme précurseurs. Dans un second temps le propos se concentrera sur l’étude de la mise en relation des termes « nouveau » et « cirque », autrement dit il s’agira de considérer en quoi le Nouveau cirque peut prétendre appartenir au cirque, puis de quelle manière il en fait usage. Enfin, nous proposerons d’analyser les inspirations empruntées par le Nouveau cirque au théâtre, au cinéma et à la littérature. [résumé de l'auteur]

Depuis dix ans environ, le cirque connaît une nouvelle médiatisation. Si celle-ci n’est pas encore arrivée au stade du cinéma, du théâtre voire de la danse, force est néanmoins de constater un traitement quantitatif de plus en plus important. La saison 2001-2002, à la faveur de l’Année des arts du cirque, l’a mis en situation de visibilité exceptionnelle tant par les sites où il a été représenté que par le traitement médiatique qui l’a accompagné. Il semble remporter petit à petit, la bataille pour l’obtention d’une légitimité artistique qui n’aurait pas même été envisageable il y a encore vingt-cinq ans. A partir de ce constat, il est apparu intéressant d’interroger les regards qui évaluent les œuvres. Mais pas n’importe lesquels. En effet, puisque la légitimation artistique du cirque semble progressivement s’établir, il paraît pertinent de questionner les visions de celles et de ceux qui ont le pouvoir de conférer au cirque cette légitimité. Ces organes constituent des forces instituantes. Pour appréhender les modalités d’évaluation des œuvres de cirque, il faut tout d’abord nous attacher à identifier les institutions qui les mettent en place et qui les appliquent. Notre ambition, à travers ce développement sera de donner à comprendre les principaux sites d’évaluation du cirque, d’en analyser les logiques et d’en montrer les conséquences. Pour cela, il est important de dissocier certains éléments complémentaires qui interviennent dans les processus d’évaluation. Nous comparerons les logiques d’interventions des principales institutions œuvrant dans le champ qui nous préoccupe, puis nous observerons les différentes compositions des instances évaluatives ainsi que leurs modalités de fonctionnement. Fort de ces approches, nous pourrons alors examiner les représentations qu’elles se font du cirque, les référents qu’elles mobilisent pour ce faire et mettre à jour les critères d’évaluation des artistes et de leurs propositions artistiques. Par ailleurs, pour mieux percevoir la façon dont circulent les critères d’évaluation, nous étudierons des exemples de liens que les forces instituantes entretiennent entre elles afin de mieux appréhender la façon dont un relatif consensus peut se construire autour du jugement. Nous terminerons l’analyse par une étude de cas dévoilant un site – la revue Arts de la piste de l’association Hors Les Murs - où des évaluateurs donnent à voir leurs opinions et leurs analyses du cirque. Par ce biais, nous pourrons à la fois aborder une institution qui construit une image du cirque, qui en légitime des formes particulières et, ce faisant, qui propose aux évalués des ressources pour appréhender leur environnement. [résumé de l'auteur]

En France, l'institutionnalisation du cirque, largement soutenue par l'Etat, s'est étendue aux écoles de cirque, dont certaines sont depuis peu chargées de l'apprentissage de la profession d'artiste. Sur la base d'un travail de thèse, nous étudions ici les effets de l'entreprise de respectabilisation de cette forme culturelle sur la socialisation professionnelle des apprentis artistes de cirque. Nous observons une double structuration de l'espace de formation, par le haut (l'Etat) et par le bas (les écoles), qui, avec la jeunesse de cet espace, impose progressivement à toutes les écoles une logique d'ajustement permanent au jeu de la socialisation professionnelle